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Le Blog Merveilleux de Yann
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Le Blog Merveilleux de Yann
2 septembre 2007

Ses silences

Comme la marée qui monte, ses silences viennent et m'emportent. Quand la mer se retire, ses silences font marche arrière et me laissent sur le sable gris et mouillé. Ils me laissèrent un temps le goût amer de ce sentiment de ne pas avoir le droit d'exister.

Avant tout ça, ses silences étaient de jute ou de laine, rêches ou doux. Elle me les portait dans une toile remplie d'air iodé. Elle me prenait toujours au dépourvu, se faufilant dans la légion de mes moments que je perdais à installer dans l'espace de la plage des cerfs volants, des ballons, des rubans légers et colorés qui (et elle le savait) ne se laissaient approcher que pour disparaitre. Mes artifices la faisaient sourire.

Eclats de rire... et de la plage on voyait au loin un karnaval burlesque. Le vent cavalait pour voler le défilé de clowns, là-bas sur la jetée. Il soufflait en tourbillon ce que les clowns et leurs trompettes lui avaient laissé : des petites monnaies de vie, des confettis qui dansent balancent apparaissent et disparaissent dans le ciel pastel de notre plage : mirage. C'était alors à moi de rire puisqu'elle se mettait à imiter les artistes du défilé.

Ses silences sont mon présent, mon passé et avenir. Ils sont les témoins de sa force de femme et de son coeur d'enfant.

Ses silences me ramènent à sa douceur, à elle, à sa silhouette détachée du sable...
à la mer fine sur la plage,
à ses cheveux fins au vent,
et à tant d'autres choses... enfin...

Un jour, je me suis caché derrière tous mes ballons trop longtemps, faisant semblant sans cesse de tomber. Les ballons étaient devenus gris sur le sable : malheureux camouflage.

Restant seule sur le quai, elle a finit par prendre un bateau. Je suis parti, elle est partie. Je ne peux m'empêcher aujourd'hui de construire de temps à autre des radeaux de fortune pour m'approcher quelquefois de son vaisseau. Je la vois peu. Je la distingue à peine. Elle vogue sur la ligne d'horizon. Elle me sourit encore, voiles dans le dos. Noble, elle me souffle toujours des politesses. Et je retourne, je reste avec ses silences sous les nuages de la côte sur laquelle j'ai échoué.

tasse_cafe_caroline


Mafate - Novembre 2006
Qui as dit qu'on ne pouvait pas voir de coucher de soleil au petit déjeuné le matin ?

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Commentaires
G
"I carry the sun <br /> in a golden cup<br /> <br /> The moon in a silver bag"<br /> <br /> <br /> <br /> No promises, Carla Bruni
P
Mais je suis heureux et sans passé ! Ceci est une fiction, biensur... comme la chanson d'Alain Souchon.<br /> <br /> J'ai peu être (je ne m'en souviens plus) écrit ce texte à la suite d'un regard compatissant sur un film ou suite à l'écoute d'une chanson laissant rêveur. Oui.<br /> <br /> Il n'y a pas de vécu parce que je ne vis pas. Je travaille.<br /> <br /> Je ne fais que transporter des mots dans de vieux cartons et je les pose sur ce blog comme sur un scrabbe. Je cherche a faire des points et si le score est bon, c'est que je vous ai touché.<br /> <br /> Merci Vénus pour tant d'attention. Cupidon sucombe sous cette douceur.<br /> <br /> Oui Yoda promis : je pars de suite interviever les clowns de cette plage.
V
Une larme coule...Une nostalgie d'un mirage incertain et douloureux...battements de coeur jusqu'au bout des doigts du souvenir de ce qui ne sera plus jamais...pourtant déjà à l'horizon se dessine l'avenir, l'image de ce pourquoi nous avons sagement décidé de fermer les portes aux histoires passées...Un passé qui nous pousse à aller vers ce que nous sommes au futur! Vers ce que nous serons...toujours plus vrais, encore plus sages, et bien plus heureux... <br /> venus vs cupidon (clin d'oeil à un pti gars du nord...tendrement,A.)
V
Yoda, es-tu "un ou une inconnue"? Faire hommage aux doux et amers mots écrits par le créateur de ce blog est en tout cas la preuve que la vie existe bien ici, peut-être même plus qu'ailleurs à certains moments, lorsque le frisson des images du souvenir caressent un dos déja trop endolori par un quotidien abrutissant...Ici, quelques curieux se retrouvent au travers des mots de chacun, ces mots que chacun cache par stupide pudeur, et par peur d'être stupide!...Ici, Nous avons le droit d'être tout simplement,et sans masque d'eclabousser la toile des mille et une couleurs qui s'entassent dans nos coeurs des fois trop humains!...Trop? qui a tord? La vérité est-elle unique? <br /> Venus vs Cupidon
Y
"Je chante un baiser, un baiser osé sur mes lèvres déposé par une inconnue que j'ai croisée... la mer du nord en hivers... donnait à la plage son caractère naïf et sincère... lala lala la..." etc.<br /> <br /> Ce que tu as écrit me fais penser à une chanson d'Alain Souchon. L'ambiance des plages du nord me manque et l'image du carnaval des clowns sur une plage pastelle me fait rêver. Te lisant,je voyage sur une planche de bande dessinée.<br /> <br /> C'est bien.<br /> <br /> Je voudrais en savoir plus sur ce cortège en couleurs. Peux-tu me le décrire ? Ou éventuellement un de tes amis de passage sur ta blogosphère peut-il le faire ?<br /> <br /> Il y a de la vie sur ce blog. C'est rare.
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